jeudi 12 février 2009

Sables mouvants...

C'est en regardant des westerns que l'enfant que j'étais eut connaissance de ce phénomène géologique plutôt étrange pour une fille habituée aux montagnes et aux lacs alpins... Pour moi, la terre représentait quelque chose de solide, de stable, d'immuable, un roc revêtu d'un habit mordoré, d'une végétation rugueuse et tendre à la fois, de fleurs précieuses et rares comme les gentianes violettes ou les boutons d'or représentés sur le poster de la salle de classe... 
Aussi fus-je fort impressionnée par la vision horrible de ce cheval qui se débattait avec désespoir et terreur, sous les yeux du héros impuissant et tout aussi désespéré - surtout de perdre sa monture au milieu d'un désert désolé, sans compter qu'à cette époque, il n'y avait pas encore de GPS.
Je songe à cette image, car elle pourrait s'appliquer à certaines personnes que j'ai - hélas! - l'art d'attirer dans ma vie. Ces personnes se présentent tout d'abord sous un aspect rassurant et donnent une impression de stabilité et de sérieux. Puis, lorsque vous commencez à vous fier à elles et à compter sur elles, elles se dérobent, et parfois même disparaissent soudain, vous laissant désemparées... Je pense en particulier à un homme qui s'est littéralement effondré de l'intérieur, comme détruit par une sorte d'implosion, avalé par les sables mouvants de ses pensées destructrices pour lui-même et les autres... Vous pensez sans doute que j'exagère... Sans doute ne suis-je guère objective. Je m'en réserve le droit. C'est ma consolation. 
Mais tout comme le héros de ce vieux film noir-blanc, j'assiste, les bras ballants, à l'engloutissement de cet homme que j'aime encore...  
Alors, dans un sursaut, la petite montagnarde en moi resurgit et attrape une corde qu'elle attache à un rocher et la jette vers le naufragé des sables... Tentant de joindre dans un geste ultime deux univers diamétralement opposés, la montagne, le désert... Elle crie vers le ciel bleu et immense sa prière ultime qui se répercute sans fin, telle un écho...

Mise en abîme que tout cela, direz-vous - faisant ainsi étalage d'un certain vernis de culture littéraire...

jeudi 5 février 2009

Bête sociale...

Facebook, vous connaissez? Moi, je n'ai pu y échapper... Au départ, c'était surtout pour rester en contact avec mon amie de Singapour, Meilin, que je connais depuis presque vingt ans... Puis j'ai ajouté petit à petit d'autres amis et j'arrive à un modeste total d'une vingtaine de personnes plus ou moins proches, vrais amis, collègues parfois proches, parfois lointains... Je dois préciser que tous mes amis ne sont pas connectés à ce réseau social branché et que je ne suis pas une fanatique de ce moyen de communication.
Cela dit, lorsque j'observe les pages de mes correspondants, je constate que certains collectionnent une ou plusieurs centaines d'"amis", ce qui me laisse songeuse quant à l'authenticité de ces liens.
En effet, qui peut prétendre entretenir des liens profonds avec autant de gens... En général, les vrais amis se comptent sur les doigts d'une main, au plus deux... 
Je pense que les personnes qui accumulent ainsi les noms sur leur liste de prétendus amis sont des assoiffés de reconnaissance sociale... Je les imagine, lors de chaque soirée qu'ils peuvent passer en société. Au restaurant : "Elles sont bonnes, tes lasagnes? Dis, au fait, tu es sur facebook?". Au boulot : "Tu me laisses ta place, dès que tu as fini? A propos, tu veux voir mon profil sur facebook?". En boîte : "J'aime beaucoup ta robe. Je peux t'envoyer une photo sur ton facebook, si tu veux...". Et ainsi de suite. Si bien qu'en définitive, on se retrouve avec une myriade de photos de personnes toutes plus séduisantes les uns que les autres (les visages sont si photogéniques et parfois ne sont même pas ceux de leur propriétaire) et dont on se souvient à peine... 
Je n'ai jamais été très douée pour cette hypocrisie sociale qui consiste à faire croire à quelqu'un qu'il est important pour moi ou que je m'intéresse à lui.
Non, décidément, je ne suis pas une bête sociale...