mercredi 28 janvier 2009

Peau d'âne...

Vous souvenez-vous de ce conte de Charles Perrault, qui narre l'histoire d'une princesse qui dut fuir son château à cause de la folie incestueuse de son père? L'histoire en soi ne m'a pas vraiment marquée, à part un détail : la belle avait emporté dans sa fugue trois robes extraordinaires. Une robe couleur de Temps, une autre couleur de Lune et enfin, une robe couleur de Soleil. Sur les conseils de sa marraine la fée, elle les avait réclamées au Roi comme un défi, afin de ne pas céder à sa folle exigence : l'épouser. Mais les plus grands couturiers du royaume avaient créé de véritables merveilles. La jeune fille finit par s'enfuir, vêtue de la peau de l'âne sacrifié pour son caprice - cet âne procurait au roi de l'or à profusion.
Je me rappelle en particulier le moment où, réfugiée dans une infâme chaumière, elle se pare de ses somptueuses tenues, seule, mais épiée par un prince de passage dans la forêt...
Quelle petite fille ne rêve pas de ressembler à une princesse? Et en chaque femme sommeille ce fantasme lointain... 
Ne vous arrive-t-il pas, lorsque vous êtes désoeuvrée - croyez-moi, c'est rare - d'ouvrir votre armoire - j'aimerais pouvoir dire dressing, mais non...- et d'en extirper les robes sublimes que vous n'avez encore jamais mises? Celles en particulier que vous venez d'acheter sur ebay, confectionnées en Chine avec un savoir-faire digne de l'Empire déchu, et à des prix défiant toute concurrence.
Je les ai essayées aujourd'hui, et devant mon reflet, je n'ai pu m'empêcher de me trouver magnifique... Ma robe couleur de Lune était brodée de fleurs blanches et garnie de dentelle délicate... Ma robe couleur de Temps était violette, telle un ciel orageux constellé d'étoiles... Il me manque encore ma robe couleur de Soleil... 
L'espace d'un instant, je me suis prise pour une princesse... 

lundi 19 janvier 2009

Petite fille modèle...

Lorsque j'étais petite, j'ai découvert avec délectation l'oeuvre de la comtesse de Ségur, en commençant par Les Petites filles modèles, puis j'ai enchaîné avec les deux autres tomes de la trilogie... Une frénésie de lecture s'est ensuite emparée de moi et je crois que, sans avoir lu tous les ouvrages de cette femme à la vocation tardive mais prolixe, j'en ai dévoré une bonne partie.
Comme je lisais et relisais indéfiniment les mêmes livres - j'ai traité de la même façon Michel Strogoff de Jules Verne, Jane Eyre de Charlotte Brontë et Les quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott, pour ne citer que mes favoris de l'époque - les feuilles commençaient à se détacher et les pages à voleter dans le galetas, où je me réfugiais... 
Mes amies, plus fortunées que moi, dont le père artiste-peintre dilapidait le jour-même l'argent des toiles qu'il vendait, mes amies, donc, avaient reçu la collection complète des oeuvres de ladite comtesse, reliées de cuir bleu rehaussé à la feuille d'or et ornées des gravures d'époque... Je salivais d'envie devant leurs bibliothèques si bien garnies, et leur générosité me permit de leur emprunter ces merveilleux livres... Jamais je n'aurais osé demander à mes parents un tel présent sachant premièrement qu'ils n'en avaient pas les moyens, et deuxièmement qu'ils m'auraient dit non, le second point étant corollaire du premier. 
Je me suis si bien passionnée pour Les Vacances, qu'aujourd'hui encore je viens de finir sa énième relecture...
Récemment, mes soucis financiers étant - Dieu merci - résolus depuis longtemps, je me suis mise en tête d'acquérir cette fameuse collection dont j'ai la nostalgie. Malheureusement, elle n'est plus éditée. J'ai donc enquêté chez les bouquinistes de ma ville, mais sans succès. Je commençais à me résigner, lorsque j'eus l'idée de rechercher sur la toile et là, oh bonheur, je trouvai... Mais il s'agissait d'une vente aux enchères sur ebay... qui à ce jour n'a pas encore commencé... 
Je vais tenter ma chance et je vous tiens au courant...
Cela dit, à mon âge, je ferais mieux de m'intéresser à me trouver un compagnon... Mais ça, ça ne se commande pas sur ebay ! Quoique...

mercredi 7 janvier 2009

Breakfast at Tiffany

Lorsque le petit est chez son père, il m'arrive parfois de regarder un film sur mon splendide écran plasma nouvellement acquis (en novembre, rappelez-vous). Là, je suis tombée sur "Breakfast at Tiffany", une des innombrables rediffusions d'Arte. Et bien que je connusse déjà cet incontournable classique de Blake Edwards, je ne pus m'empêcher de le dévorer jusqu'à la fin. 
C'est bête, mais je pleure toujours comme une madeleine lorsque Holly découvre enfin qu'elle a besoin d'aimer... Audrey Hepburn donne une telle expression à son personnage, on dirait vraiment qu'un voile se déchire, qu'un muraille se désagrège... L'histoire se  passe à New York. Cette jeune femme fragile et superficielle, perturbée et arriviste, cache sa vraie nature sous une apparence élégante et un comportement frivole et charmeur... Elle s'étourdit dans un tourbillon de fêtes, sort avec quantité d'hommes tous plus fortunés et fats les uns que les autres, se dégrise au champagne dès le matin, s'orne d'un fume-cigarettes, de lunettes noires, de chapeaux extravagants et de chaussures pointues - nous sommes en 1961 - sans oublier la fameuse "petite robe noire" qui restera dès lors une référence éternelle en matière de mode.
Son voisin, Paul, est un jeune homme ambitieux qui rêve d'être écrivain. Plutôt veule, il se croit obligé de faire le gigolo auprès d'une femme riche et plus âgée que lui. Holly l'amuse dans un premier temps, puis il finit par tomber amoureux d'elle. Celle-ci le considère comme un ami. Un jour, son mari débarque du Texas. Elle l'avait épousé à l'âge de 14 ans pour subvenir à ses besoins et à ceux de son frère Fred . Puis avait quitté la maison de cet homme qui l'avait sortie du ruisseau...
Truman Capote est l'auteur de ce récit qui oscille entre satire de la société newyorkaise et tragédie... Le film s'achève sur une note optimiste, contrairement au récit littéraire.
Audrey Hepburn compose un personnage inoubliable, tout comme la chanson d'Henri Mancini, Moon River... Heureusement que la Paramount n'a pas voulu que ce rôle soit interprété par Marilyn Monroe, comme l'auteur le souhaitait...
Mille détails ont retenu mon attention : les tenues vestimentaires de Holly - Audrey avait un style inimitable - son canapé- baignoire, la scène de la femme saoûle qui rit toute seule en se regardant dans le miroir, puis qui pleure, le coup de sifflet de Holly qui appelle un taxi, les boules d'oreilles à pompons, le chat qui n'a pas de nom, le faux japonais, caricature campée par Mickey Rowney, le téléphone dans la valise, le baiser sous l'orage...
Les dialogues sont tantôt savoureux, tantôt cruels... Mais l'émotion est palpable sous ce vernis d'insensibilité... Du relief, pas du premier degré... 
Voilà, j'ai jeté quelques impressions rapides sur mon clavier afin de vous faire partager mon goût pour ce film... 


lundi 5 janvier 2009

dimanche 4 janvier 2009

Frileuse...

Trop froid pour sortir... Je me suis accoutumée au climat sec et ensoleillé de la montagne, et depuis que je suis retournée dans la ville enrobée de grisaille et de froidure, je n'ose plus mettre le nez dehors. Je me calfeutre dans mon appartement de 70m2, les radiateurs sont brûlants, j'ai des livres en quantité, des films en attente, mon frigidaire est plein, j'ai cuit un poulet rôti hier après-midi, ça va, je suis parée à toute éventualité. Sauf si une tempête fait rage et que le blizzard mette hors service les services industriels qui fournissent l'électricité...
Je trouve dommage que la fourrure soit politiquement non correcte, et de toute façon, je compatis à la souffrance des animaux qui sont torturés - le mot n'est pas trop faible - pour donner leurs peaux à des femelles d'une autre espèce, moins bien fournies qu'eux en poils... J'en ai observé quelques unes dans la station de ski où je me suis rendue récemment : des milanaises qui n'ont pas peur d'afficher leur standing et leur manque de solidarité envers la gent animale. Pour ma part, je me contente d'un long manteau en laine, moins chic et sans doute moins efficace...
J'ai fait une entorse à cette règle éthique, par ce temps glacial, je ma chausse de longues bottes en daim, garnies de peaux de lapin, mais le lapin, ça se mange, je n'ai pas les mêmes scrupules, et en plus, je ne suis pas végétarienne. Ma conscience me laisse tranquille tant que l'un de mes élèves ne me lance pas une réflexion du genre : "Madame, c'est du faux, n'est-ce pas?" Par expérience, j'ai appris à répondre par un "oui", pieux mensonge qui évite de me lancer dans une argumentation que je sais vouée d'avance à l'échec.
Bon, demain je recommence à travailler, il faudra bien que je sorte...

Crans Montana

samedi 3 janvier 2009

Retour à l'école...

Les fêtes sont passées... Les vacances touchent à leur fin.
Une semaine d'évasion à la montagne nous a permis, à ma mère, mon fils et moi, de faire le plein d'air pur et vivifiant, de soleil et de neige. Le petit s'est initié au ski, tous les matins, avec d'autres bambins de son âge, encadrés d'une équipe de moniteurs aussi dynamiques que patients. Bref, de vraies vacances, auxquelles il manquait toutefois la présence du papa, éternel absent, depuis ce funeste été où il s'est éloigné de nous. Je l'avais pourtant invité, mais il a décliné mon offre... Il ne sait pas ce qu'il perd... Mais ceci est un autre débat.
Mon propos n'a aucune prétention philosophique ni existentielle. Je ne vais donc pas disserter sur les humeurs de cet être tourmenté et instable.
Bon, je vais explorer mon sac d'école. Ne faites pas cette tête, je vous rappelle qu'en dehors des périodes bénies des vacances, je suis prof. Ouh les jaloux que vous êtes, ça y est, je vous vois venir... Les profs, on le sait bien, sont des fichus glandeurs qui ne f... rien, qui sont bien trop payés, qui ont trop de vacances et qui en plus ont le culot de se plaindre tout le temps...
Permettez-moi de modérer cette opinion populaire : vous ne voyez sans doute que la pointe de l'iceberg de notre profession. Moi, je dis que pour s'en rendre compte, il faudrait donner la possibilité aux détracteurs de ce métier de faire un mini-stage dans une de nos classes d'adolescents, et après il changerait peut-être d'avis. Sans compter que notre présence effective dans les classes n'est pas tout. Il faut encore préparer les cours - non, nous n'utilisons pas un manuel unique doté d'un corrigé à la fin -, faire les corrections, mettre des notes et rendre les moyennes et les commentaires à la fin de chaque période. Sans oublier les nombreuses réunions de travail, ou encore la formation continue. Le côté administratif des maîtres de classes, avec son cortège d'entretiens avec les parents, et autres réjouissances paperassières, tout cela pourrait rendre soudain - aux yeux du quidam critique et ignorant, la profession d'enseignant beaucoup moins attrayante...
D'ailleurs, je vais vous laisser, j'ai une pile de corrections qui m'attend...