lundi 22 décembre 2008

Cadeaux...

Certains, afin d'échapper à ce qu'ils considèrent comme une corvée de circonstance, proclament à leurs proches attérés qu'ils ne leur feront pas de cadeaux cette année. Pour se justifier et se dédouaner d'une culpabilité naissante, ils invoquent des raisons aussi diverses que foireuses : "Tu sais, cet automne, avec le krach boursier, j'ai perdu un max de pognon, alors, bon, tu peux comprendre...", "Noël, c'est surfait, le sapin et tout le tremblement, c'est trop ringard, et puis je ne veux pas participer à cette conspiration capitaliste qui ne profite qu'aux multinationales. En plus, tous leurs jouets sont fabriqués en Chine et les ouvriers sont exploités, pire que l'esclavage...", "Je sais jamais quoi vous acheter, et puis de toute façon vous avez déjà tout!", "Le vrai cadeau que l'on peut faire au gosses, c'est de leur inculquer les vraies valeurs, alors autant qu'ils apprennent tout de suite..."
Et j'en passe...
D'un autre côté, certains ont décidé de perpétuer cette tradition qui les rend, certes, un peu complices du consumérisme à outrance qui caractérise cette période. Peut-être que ce petit sacrifice de temps et d'argent signifie-t-il pour eux autre chose qu'une obligation sociale et familiale. Peut-être y voient-ils un modeste témoignage d'affection, un prétexte à la réconciliation, une nostalgie de l'enfance aux doux parfums d'amour...
A chacun de choisir dans quel camp il va se positionner. Car c'est une guerre idéologique qui est déclarée...

mardi 16 décembre 2008

Borderline...

Borderline, autrement dit "trouble de la personnalité limite"... Maladie psychique méconnue du grand public, mais bien réelle et dont souffrirait 2 à 4 % de la population.
Les personnes atteintes souffrent intensément et sont incapables de gérer de façon modérée leurs émotions... Elles réagissent notamment de façon excessive à des événements banals ou à des paroles anodines qu'elles interprètent comme de véritables agressions. Colère, parfois violence, sentiment de vide intérieur, dévalorisation, identité floue, telles sont les principales caractéristiques de cette pathologie. Les relations avec les autres sont extrêmement perturbées, et leur entourage en souffre énormément.
Les Romantiques l'avaient appelé le spleen, la bile noire, la mélancolie, autant de synonymes pour un mal de vivre que l'on a trop souvent associé aux artistes, mais qui touche surtout les êtres fragilisés par une enfance perturbée... Environ 75 % des personnalités limites réussiront leur tentative de suicide.
Il paraît que cette maladie se soigne. Encore faut-il que la personne reconnaisse son mal et accepte de consulter un psychothérapeute compétent.
Pourquoi est-ce que je vous assène ce digest? Tout simplement parce que je suis en relation avec une telle personne. Et je peux vous assurer que ce n'est pas drôle tous les jours. Bien que ne vivant pas avec elle, je la fréquente suffisamment pour la connaître très bien, mais malgré cela, les changements d'humeur, les accès de colère sont si soudain, que je suis toujours prise de cours. L'instabilité est permanente. C'est extrêmement fatigant. Et je pèse mes mots.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi rester dans une telle situation? Et bien, cher lecteur potentiel et méritant, je n'ai guère le choix. Je partage avec cette personne une chose, ou plutôt un être, que je n'ai pas le droit de garder pour moi toute seule. Un enfant. Pour lequel je m'efforce de préserver chaque jour une paix précaire avec un père absent, mais suffisamment présent pour aider son fils à se construire.
Ils s'aiment. Cet amour a poussé le père à commencer une thérapie. L'espoir est mince dans mon coeur, mais j'espère une résurrection de cet homme, englué dans un désespoir qui lui colle à la peau. L'amour, l'issue?
Que Dieu nous vienne en aide...

mercredi 3 décembre 2008

Mon beau sapin...

Ah! Le sapin de Noël... Chaque année, c'est le même rituel... D'abord, se décider à s'y mettre, ensuite, descendre à la cave, retrouver les cartons, coincés sous un amoncellement poussiéreux et sentant un peu le moisi, contenant les précieuses boules, guirlandes et autres breloques scintillantes, qui par miracle ont résisté à une année d'oubli dans l'ombre...
Ensuite, déployer le sapin, artificiel, couvert d'une neige factice et complètement kitch, mais dont mon fils raffole... Cela fait longtemps que j'ai renoncé au sapin naturel, plus par souci d'hygiène - il paraît que les petites bêtes y pullulent - que par esprit écologique. En plus, une fois les festivités terminées, on jette la dépouille à la poubelle - c'est d'une tristesse! - et on retrouve encore des aiguilles sous le tapis en plein mois d'août...
Puis, disposer la guirlande électrique - non, je ne suis pas adepte non plus des bougies, notre sapin familial ayant flambé sous mes yeux quand j'avais sept ans, un certain traumatisme subsiste... Défaire les noeuds d'un cordon électrique n'est pas chose aisée, mais avec un peu de pratique... sans s'énerver... je comprends mieux Alexandre le Grand quand il a tranché le noeud gordien... Voilà, j'allume un coup, juste pour voir l'effet, pas mal... sauf qu'une minuscule ampoule a sauté, impossible à remplacer. Chaque année, quelques unes s'épuisent, si bien que les petites lumières se raréfient... Mais ça ira encore pour cette fois.
Commence alors la délicate opération de l'accrochage des boules, la phase où vous allez laisser votre créativité éclater au grand jour, étape décisive dans votre carrière d'artiste... Choisissez les plus grosses et les plus colorées, que vous disposerez de façon égale tout autour du sapin. Ensuite, remplissez les espaces libres avec les plus petites décorations, lutins joufflus, maisonnette pailletée, soldat de pacotille, grenouille couronnée, fée, oiseaux aux plumes jaunes et rouges, tambour bariolé, biscuits factices... Tout un petit monde enfantin que j'ai amoureusement disposé sur l'arbre, qui, comme par magie, prend vie et chaleur.
La touche finale, ornez le sapin de guirlandes bien grosses et clinquantes de façon à cacher le cordon électrique, et n'oubliez pas l'étoile, au sommet.
Si, comme moi, vous aimez les crèches, n'oubliez pas la mise en scène de la nativité, tendrement illuminée par les douces lumières multicolores...
Certaines personnes n'aiment pas Noël, et je respecte leurs raisons... Pour ma part, je revendique cette fête, sans son aspect consumériste toutefois.
Pour moi, Noël évoque les Noëls de mon enfance, moments de pur bonheur, pour les enfants que nous étions. Le sapin, les cadeaux, ni nombreux ni onéreux, mais réellement appréciés. La messe de minuit pour les plus courageux. Papa, maman, grand-maman, oncles, tantes, frère, cousins, cousines, attablés autour d'une dinde aux marrons... Le vrai cliché, quoi, à rendre jaloux ceux qui n'ont pas connu cela. C'est vrai, j'ai eu de la chance d'avoir une grande famille, dans mes jeunes années... Ce que je ne vous ai pas dit, c'est qu'il ne reste presque plus personne... Beaucoup ne sont plus...
A Noël, autour du sapin, j'aime les faire revivre dans mes souvenirs, et perpétuer la tradition avec mon fils...

lundi 1 décembre 2008

Domestic goddess...

Nigella Lawson, vous connaissez? Si, tout comme moi, vous êtes férue d'émissions culinaires, vous ne pouvez pas ignorer cette journaliste devenue présentatrice de recettes cathodiques et caloriques, auteur d'ouvrages à succès dont le fameux How to be a domestic goddess...
Selon Nigella, dont j'ai vu une interview sur You-tube, ce titre est absolument ironique, car elle ne se prend pas au sérieux. Et tant mieux. Je regarde avec d'autant plus de plaisir ses émissions pas prétentieuses dans lesquelles elle présente des recettes simples et appétissantes, en jouant de sa beauté naturelle de belle brune quadragénaire, à l'accent britannique aussi raffiné que ses plats... 
En me penchant sur sa biographie, j'ai su qu'elle était issue d'un milieu plus qu'aisé, son père était Chancelier de l'échiquier au Gouvernement britannique sous Margareth Thatcher, et sa mère était issue de la dynastie des thés Lyons, entre autre...
Mais sa vie, loin de ressembler à un long fleuve tranquille, a connu des tragédies : sa mère, sa soeur et son premier mari sont tous décédés d'un cancer...
Ce genre de réussite suscite chez moi une certaine admiration... 
A travers ses émissions et ses écrits, il semble qu'elle ait su réveiller le fantasme féminin de la "maîtresse de maison" en lui conférant une dimension à la fois plus voluptueuse et plus moderne. Je m'explique : la notion de plaisir, chez Nigella, est très sensuelle, elle ne présente pas ses émissions de façon clinique, mais délivre chacun de ses secrets dans sa cuisine, avec un charme qui fait fondre non seulement le chocolat qu'elle utilise abondamment, mais aussi ces messieurs qui - paraît-il - sont nombreux à la regarder. Et moderne, car ses recettes - les desserts sont de vraies bombes caloriques - sont simples et rapides.
En fait, on veut lui ressembler à Nigella. On voudrait avoir sa beauté, surtout son visage et ses somptueuses boucles brunes, ses formes rondes un peu moins, mais celles-ci témoignent de son amour pour la nourriture... De là à dire qu'elle nous rappelle les déesses primitives de la fertilité, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas...
Parfois, il me plaît à imaginer une autre vie, celle de la femme au foyer qui nourrit sa famille avec amour et force bons petits plats...
Pour le moment, je me contente de renouveler mes talents culinaires en imitant, bien timidement, le style Nigella...