vendredi 16 octobre 2009

Les escarpins

En surfant sur le net, à mes rares heures désoeuvrées, je suis tombée en admiration sur une paire de chaussures griffées du couturier londonien Paul Smith... Fines, racées, cambrées, un talon de dix centimètres, de cuir vernies aubergine et noires... En un mot, sublimes... Il me les fallait.
Le cours de la livre sterling étant au plus bas, je n'ai pas hésité longtemps et j'ai donc succombé à la tentation... Une seule paire était encore disponible dans ma pointure, un ravissant 36 que je voyais déjà à mes petits petons...
A peine une semaine et déjà la boîte zébrée était dans mes mains avides, j'arrachai l'emballage et dévoilai le double objet de ma convoitise... Mon pied frétillait d'impatience, se glissa dans l'écrin somptueux et... fut quelque peu surpris par l'étroitesse de ce 36, qui, ma foi, était vraiment serré... Je vérifiai promptement la taille en scrutant la semelle, non, pas de doute, c'était écrit 36, mais il est vrai que les Anglais n'ont pas les mêmes mesures et peut-être ont-ils mal converti leurs inches... Je réessayai les précieux escarpins... Vous souvenez-vous de la scène dans laquelle Javotte et Anastasie enfilent la pantoufle de verre (non, de vair, mais pas chez Disney, ah, ces Américains...) de Cendrillon? Non, je plaisante, ça allait déjà mieux, j'esquissai quelques pas devant le miroir et me rendis compte que le cuir s'adaptait à mon pied - à moins que ce fût l'inverse... Je songeai un instant à retourner le colis, mais à mesure que je gardai ces petits bijoux aux pieds, et que je les contemplais, je n'en eus pas le coeur, d'autant que finalement, elles n'étaient pas si serrées que ça.
Bon, je n'irai pas faire mon jogging avec, non plus. Mais tout de même, ces Anglais, on se demande s'ils n'ont pas gardé quelques succursales à Hong Kong, vous savez, en Chine, le pays où les femmes, du temps de l'Empire du Milieu, se faisaient bander les pieds pour paraître féminines...