mercredi 28 janvier 2009

Peau d'âne...

Vous souvenez-vous de ce conte de Charles Perrault, qui narre l'histoire d'une princesse qui dut fuir son château à cause de la folie incestueuse de son père? L'histoire en soi ne m'a pas vraiment marquée, à part un détail : la belle avait emporté dans sa fugue trois robes extraordinaires. Une robe couleur de Temps, une autre couleur de Lune et enfin, une robe couleur de Soleil. Sur les conseils de sa marraine la fée, elle les avait réclamées au Roi comme un défi, afin de ne pas céder à sa folle exigence : l'épouser. Mais les plus grands couturiers du royaume avaient créé de véritables merveilles. La jeune fille finit par s'enfuir, vêtue de la peau de l'âne sacrifié pour son caprice - cet âne procurait au roi de l'or à profusion.
Je me rappelle en particulier le moment où, réfugiée dans une infâme chaumière, elle se pare de ses somptueuses tenues, seule, mais épiée par un prince de passage dans la forêt...
Quelle petite fille ne rêve pas de ressembler à une princesse? Et en chaque femme sommeille ce fantasme lointain... 
Ne vous arrive-t-il pas, lorsque vous êtes désoeuvrée - croyez-moi, c'est rare - d'ouvrir votre armoire - j'aimerais pouvoir dire dressing, mais non...- et d'en extirper les robes sublimes que vous n'avez encore jamais mises? Celles en particulier que vous venez d'acheter sur ebay, confectionnées en Chine avec un savoir-faire digne de l'Empire déchu, et à des prix défiant toute concurrence.
Je les ai essayées aujourd'hui, et devant mon reflet, je n'ai pu m'empêcher de me trouver magnifique... Ma robe couleur de Lune était brodée de fleurs blanches et garnie de dentelle délicate... Ma robe couleur de Temps était violette, telle un ciel orageux constellé d'étoiles... Il me manque encore ma robe couleur de Soleil... 
L'espace d'un instant, je me suis prise pour une princesse...