samedi 8 novembre 2008

Aérographe


Aujourd'hui, je me suis rendue à mon cours de peinture...
Davantage qu'un passe-temps, c'est une vraie passion que je cultive depuis toujours. Le rythme effréné de ma vie m'en éloigne parfois, mais l'envie de peindre n'en revient que plus forte... Et là, après une interruption due à ma maternité et au fait que je travaille, j'ai décidé de me reprendre en main et de m'inscrire à un "atelier expérimental de peinture".
Notre professeur, qui a longtemps enseigné aux Beaux-Arts, est lui-même un artiste, versé dans l'art de la gravure et connaît toutes les techniques picturales. Ce matin, il nous a proposé de nous inspirer de l'artiste britannique Tom Philips et de peindre des bandes verticales de couleurs, en masquant certaines parties du tableau à l'aide de bande adhésive. Il avait apporté son aérographe, ainsi qu'une série de bombes d'air comprimé, et lorsqu'il demanda qui voulait s'essayer à cette technique, je n'ai pas hésité une seconde, poussée par ma curiosité naturelle et un esprit d'aventure...
L'objet se présente comme un étrange mélange de stylo et de pistolet, muni d'un long tuyau que l'on relie à un compresseur. Mais ici, au lieu d'un compresseur, engin fort lourd et fort bruyant, il y avait six bombonnes d'air comprimé.
Avant de procéder à la manoeuvre - le mot n'est pas exagéré, vous allez comprendre - j'ai dû me défaire de mon pull rose en laine et me protéger avec un tablier. Puis il fallut préparer les couleurs. J'ai commencé par diluer de l'acrylique dans de l'eau, mais la consistance était trop liquide. Après plusieurs essais, je suis finalement parvenue à la consistance désirée, celle du lait. La manipulation de l'aérographe ne fut pas trop compliquée, du moins pour vaporiser la couleur de façon grossière afin de couvrir les bandes. Mais cet outil s'avère remarquable dans les mains d'un artiste expérimenté comme notre professeur, et on peut obtenir des effets hyper-réalistes lorsqu'on en a maîtrisé la manipulation. Ensuite, voyant que l'acrylique ne convenait pas, car trop fluide, je suis passée à la gouache, plus visqueuse. A chaque changement de couleur, il fallait rincer le réceptacle et recommencer l'opération. Sans compter que les bombonnes d'air comprimé gelaient assez vite, et qu'il fallait dévisser l'outil et le revisser sur une autre bombonne... En définitive, il m'a fallu un peu plus de deux heures et au cours d'un laborieux et patient travail, je suis parvenue au résultat 
que vous découvrez ci-dessus.
Bon, vous allez me dire : "Quoi, c'est tout?" Ouais, et alors, moi j'ai appris quelque chose aujourd'hui, je me suis servi de mes mains, de ma créativité, de mon âme, même, pour pondre ce chef-d'oeuvre... Et puis comme dit le proverbe, "La critique est aisée, mais l'art est difficile".
C'est décidé, demain je m'achète un compresseur...