vendredi 14 novembre 2008

Déception

Pourtant j'y croyais... J'avais bon espoir... Mais non, il m'a échappé, sans espoir de retour.
Non, je ne vous parle pas d'un homme! Croyez-moi, s'il s'agissait d'un homme, je ne m'apitoierais pas autant sur moi-même. Un homme, soit ça n'en vaut pas la peine, soit ça revient toujours, soit on finit par trouver le bon, enfin.
C'est peut-être comme les appartements... Celui que je convoitais - depuis presque deux ans! - a été attribué à une autre famille, sans doute un couple doté de deux enfants, au revenu minimum. L'office du logement aura préféré leur dossier - plus conforme à l'idée qu'ils se font de la misère - au mien, trop brillant. Non, la mère célibataire qui élève seule son enfant et qui n'a qu'une chambre à coucher, ce n'est pas suffisant pour obtenir un logement subventionné par l'Etat... De plus, il semblerait que je dépasse leur foutu barème de 3000 francs! Je serais curieuse de voir la tête des nouveaux locataires... Ces veinards qui m'ont piqué - à leur insu et à mon grand dam - MON appartement!
Bref, je suis déçue...
Surtout que maintenant, je vais devoir recommencer la chasse à l'appartement. Quand on connaît la situation du logement dans ma ville, on comprendra ma frustration... 
C'est bien la première fois qu'on me fait comprendre que je gagne trop d'argent! A croire que mon niveau social a évolué sans que je m'en rende compte... 
Je devrais donc me réjouir de passer pour quelqu'un de riche! 
Bon, c'est décidé, demain je me cherche un loft, au centre ville, comme ça je pourrais commander ma cuisine ultra-tendance aux accents rouge laqué et inox. Ou tenez, mieux encore, une maison de maître dans la vielle ville à côté de la cathédrale, dotée d'une cour intérieure, ornée de ravissants balcons dignes de Roméo et Juliette... Et surtout en face de mon banquier, pour les chèques sans provision... ou tout près de la bourse, pour les placements foireux des spéculateurs qui, pour une fois, ont été pris à leur propre jeu...